Pourquoi er comment faire une reprise en sous oeuvre d'un bâtiment

Brice BARRÉ
|
17
04
2024

Lorsque l'on se lance dans un projet de surélévation de maison ou d'immeuble, on commence par le début : les fondations. Celles qui préexistent doivent avoir une capacité portante suffisante et ne pas avoir été endommagées. C’est là qu'intervient la reprise en sous-œuvre, appelé aussi RSO, chantier qui consiste à assurer la pérennité des fondations. Gros plan sur cette intervention.

En quoi consistent des travaux de reprise en sous-œuvre et pourquoi les réaliser ?

Reprise en sous-œuvre : définition

Une reprise en sous-œuvre consiste à réaliser une intervention sur les fondations d'un ouvrage existant de manière à modifier la répartition des charges qu'elles supportent. Les travaux vont consister à les transformer, les fortifier ou les approfondir, le but étant d'assurer la pérennité et la stabilité de l’édifice.

Ce gros chantier de maçonnerie en sous œuvre, intervient pour des rénovations lourdes et ne s'effectue qu'avec de grandes précautions pour assurer la stabilité de l'ouvrage existant. Seules les entreprises spécialisées peuvent s'occuper d'un terrassement ou d’une fondation en sous-oeuvre.

Quand doit-on prévoir une reprise en sous-œuvre ?

Une reprise en sous-œuvre des fondations d'un bâtiment intervient sur de grosses rénovations et dans les cas suivants.

Lorsqu'on agrandit un bâtiment

Lorsque l'on agrandit un ouvrage en le surélevant ou en créant une extension horizontale, une nouvelle répartition des charges intervient au niveau des fondations. On procède à des travaux de reprise en sous-œuvre en général pour les renforcer.
D'autres rénovations comme la création d'une cave ou l'ouverture d'un mur porteur peuvent également occasionner une modification de la transmission des charges sur les fondations.

En cas de problème structurel des fondations

Des problèmes de malfaçon dans la construction d'un ouvrage peuvent être à l'origine d'un problème structurel. Des fondations sous-dimensionnées, par exemple, font courir un risque de tassement de l'édifice


Les fondations d'un bâtiment existant peuvent aussi avoir souffert d'une modification de la portance, de la stabilité du sol suite à des inondations ou à des périodes de sécheresse qui entraînent un retrait ou un gonflement des sols, cause de fissures dangereuses. La modification des sols nécessite, dans ce cas, un renforcement des fondations. 


Les procédés de reprise en sous-œuvre

Un chantier commence toujours par la réalisation d'une étude des sols réalisée par un bureau d'études géotechniques. La nature du terrain est déterminée à l'aide d'une coupe de terrain, ainsi que la position de la nappe phréatique par rapport à la position des fondations. Ces facteurs vont influer sur le procédé à utiliser pour le travail de reprise avec des facteurs comme sa profondeur.

Une reprise en sous-oeuvre s'effectue toujours en cas d'absolue nécessité, car il faut assurer la stabilité de l'édifice existant durant les travaux. Il existe deux façons de procéder : par l'augmentation de la surface de la semelle de fondation ou par le report des charges en profondeur.

Reprise en sous-œuvre en augmentant la surface de fondation

Cette solution est adoptée lorsque la surface d'appui de la semelle n'est pas suffisante. L'opération va consister à creuser dans les fouilles et à couler du béton armé de façon à augmenter la surface d'appui de la semelle.

Reprise en sous-œuvre par report

Pour reporter les charges, diverses techniques suivantes peuvent être utilisées, en fonction de la nature géologique du terrain et du poids de la charge de l'édifice existant.

Les micropieux

Ils sont utilisés lorsque le sol est de mauvaise qualité. Ces pieux possèdent un diamètre de petite taille (entre 20 et 25 cm) et sont disposés sous les fondations du bâtiment existant, espacés de 2 à 3 m d'intervalle. Ils s'enfoncent dans le sol sur une profondeur de 2 à 8 m et sont tous interreliés en partie haute, par une poutre en béton dénommée longrine.

L'injection de résine sous les fondations existantes

Elle intervient lorsque les propriétés physico-mécaniques du sol ne sont pas bonnes. Il s'agit d'une technique qui vise à injecter une résine (RPE) qui va améliorer ses qualités, en forant des puits d'injection dans les vides du sol ou dans les défauts de la fondation. La résine est injectée liquide et durcit progressivement pour renforcer les fondations. Cette technique est utilisée notamment pour relever la structure d'une construction en cours de tassement.

Les puits alternés

Cette technique consiste à renforcer les fondations lorsqu'elles sont difficiles d'accès, en creusant et en bétonnant des puits en dessous. On appelle cela couler du Gros Béton. 

Le renforcement en sous oeuvre traditionnel 

Cette méthode consiste en l’ajout de plots de fondations de 50x50cm appelées semelles isolées ou de semelles filantes sous toute la surface des fondations existantes afin de permettre d’atteindre d’une part le niveau hors gel du secteur  (environ - 60cm ) et d’autre part d’atteindre le bon sol, plus stable préconisé  par l’études de sol.  

Elle permet aussi d’augmenter la surface d’appuis en élargissant les fondations existantes. 

L'inconvénient de cette méthode est la nécessité de faire un terrassement conséquent de la terre et de travailler par phase pour éviter de déstabiliser le bâtiment lorsque l’on creuse sous les fondations existantes.   

Comment réaliser une reprise en sous-oeuvre ?

Outre l'étude de sol, le choix de la technique employée dépend de la nature du terrain et de différents facteurs tels que :

La structure de l'édifice existant

On étudie comment le report des charges se distribue sur la structure existante de façon à éviter toute erreur sur la nouvelle structure qui va supporter les charges supplémentaires. On détermine pour cela les éléments porteurs ainsi que les descentes de charges. Cette étude sert aussi à évaluer les possibles zones de désordres.

Les constructions et fondations préexistantes

Le type de fondations sur lequel va s'effectuer le travail de reprise est un élément à connaître. On doit évaluer la profondeur de l'ancienne fondation, ainsi que son état, la nature de son terrain d'assise et l'état de son ferraillage.

Type de projet

Le mode constructif du nouveau projet, maçonnerie, bois ou béton cellulaire, brique rouge alvéolaire, sa forme et son nombre d’étage, permettra de déterminer la descente de charge donc le poids ajouté sur la nouvelle fondation et déterminer leurs dimensions.

Une reprise en sous-œuvre peut concerner une nouvelle construction, ou figurer dans les préconisations d’une étude de faisabilité pour une surélévation ou un agrandissement. 

Travaux de reprise en sous-oeuvre : leur prix

Le prix varie en fonction de la technique choisie, de la taille du chantier, de la nature du sol et des difficultés d'accès du chantier.

À titre indicatif, la pose de micropieux revient à un budget moyen de 50 € le mètre linéaire, soit selon la taille du projet, un budget compris entre 10 000 à
30 000 €. L'injection de résine coûte comparativement moitié moins cher, mais est plutôt réservée à des travaux peu profonds et localisés.

Un projet nécessite obligatoirement le recours à un bureau d'études qui fera intervenir un ingénieur pour effectuer un premier diagnostic de l'état des fondations et du terrain. Il effectuera ensuite une série de calculs et de simulations afin de vérifier la faisabilité du projet et de justifier des choix techniques. 

Vous comptez surélever un immeuble ou une maison ? Études Bâtiment est un cabinet d'étude structure qui vous aide à réaliser un diagnostic de vos fondations et vous accompagne ensuite dans le choix du procédé pour une reprise en sous-œuvre. 

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